Un monstre est là, derrière la porte me faisait de
l’œil depuis longtemps. Je n’ai donc pas hésité à me le procurer au salon du livre africain de Paris avec ma petite dédicace en bonus et un bel échange avec
l’autrice.
La narratrice est une enfant qui nous raconte la
vie de sa famille ”Les Dessaintes”. Nous sommes plongés dans l’île de la Réunion des années 1980. Les descriptions des paysages, des plats, du mode de vie des familles réunionnaises, et de
l’environnement à cette période nous immergent complètement. Quand aux Dessaintes, nous comprenons vite qu’ils ne sont pas comme les autres familles : cinglés, barjots, violents, c’est de cette
façon que notre narratrice nous décrit ses parents. Derrière un ton décalé et humoristique, nous en apprenons plus ce qui a fait que les Dessaintes sont devenus les Dessaintes : solitude,
précarité sociale, insatisfaction, non-dits. Une violence sociale qui les touchent durement.
La narratrice que nous voyons grandir au fil de
son récit donne du fil à retordre à ses parents. Son caractère rebelle, sa curiosité, son goût pour l’école et sa détermination à poursuivre les exaspèrent d’autant plus qu’ils n’y voient pas
d’intérêt pour les gens comme eux. La jeune fille, puis adolescente est décidée à s’en sortir, à ne pas reproduire le même schéma que ses parents. Elle se bat difficilement pour poursuivre
ses envies, ses rêves sans se douter du poids de la réputation des Dessaintes et de son statut social sur sa vie. Ils vont la rattraper au moment où elle commencera à s’en sortir. Mais
malgré toutes les difficultés auxquelles elle fait face, son goût pour l’écriture et sa volonté de combattre l’injustice triomphent...
A la fin de ma lecture, j’étais touchée car
attachée à ce personnage. Je l’ai suivie de son enfance jusqu’à sa vie d’adulte. J’ai également appris beaucoup de choses sur le contexte social, historique et culturel de l’époque à la Réunion.
Une belle lecture :)
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