Lorsque j'ai vu l'affiche de l'exposition dans les couloirs du métro avec cette question, j'ai eu envie d'en savoir plus. Je ne m'étais jamais vraiment posée cette question car cela me paraissait évident que oui. Tout mon quotidien répondait de façon évidente à la question. Lorsque je planifie mes congés, en général, c'est pour voyager. Plus je découvre une culture différente de celle que je connais, mieux je me trouve enrichie. J'ai eu l'occasion de voyager et de découvrir diverses cultures et je me sens toujours revigorée et ressourcée. Et pourtant ? Cette question m'interpellais sur autre chose. Était-ce un réel besoin pour moi de voyager, une partie prenante de mon bonheur ?
Je ne m'étais jamais interrogée sur les enjeux derrière la réservation d'un billet avec une compagnie occidentale plutôt qu'une autre, de mon impact sur l'environnement, de la raison pour laquelle il était nécessaire pour moi de prendre l'avion ( ou le train) à chaque période de congés pour avoir le sentiment d'avoir profité. Je n'ai pas vraiment cherché à comprendre le mode de fonctionnement du tourisme mondial actuel : les inégalités qui règnent dans ce système touristique capitaliste, son influence sur les cultures autochtones, les paradoxes que cela créé, la façon dont le "Méta" envisage le voyage dans le futur.
A vrai dire, je ne m'attendais pas à me questionner sur tout ça en me rendant à la Fondation EDF découvrir cette exposition. Je pensais justement voyager autrement. Le pire c'est que j'y suis allée durant une semaine de congés où je prévoyais de partir en vacances en dehors de la France après plusieurs années sans l'avoir quittée ( Covid oblige). Plusieurs imprévus ont fait que je suis finalement restée ici à Paris. Cette exposition prenait donc tout son sens pour moi. Plutôt que de voyager autrement, cette exposition m'a permis de remettre en question un élément que je considère aujourd'hui comme source de bien-être dans ma vie et au détriment d'autres personnes (et indirectement de moi-même aussi). L'impact écologique, la dénaturation de cultures "non-touristiques" prisées car elles deviennent paradoxalement de plus en plus touristiques avec le tourisme de masse, la perception consumériste et instagramable de nos voyages, la façon dont nous prenons conscience de leurs impacts de notre vie, de ce qu'ils nous apportent, des souvenirs que nous gardons.
Cette exposition est une sensibilisation nécessaire ne serait-ce que pour prendre conscience des enjeux derrière tout cela. La crise sanitaire et les restrictions de déplacements ont incité la création de cette exposition. Evidemment, la prise de conscience ne fait pas tout car il y a la mise en action qui elle peut-être plus longue, mais selon moi c'est un bon début. Par exemple, je trouve moins étrange d'avoir posé une semaine de congés et de pas avoir quitté Paris. Avant cette exposition, je n'aurais sans doute pas pensé comme cela mais là, je me dis que ce sont des empreintes carbones en moins et peut-être le début d'un état d'esprit qui me permettra de faire des choix plus conscients dans mes futurs voyages.
Si tu souhaites te questionner sur ces sujets et en savoir plus, n'hésite pas à te rendre à cette exposition. Elle a lieu du 20 mai 2022 au 29 janvier 2023 à la Fondation EDF et elle est gratuite ( sur inscription). Pour plus d'informations : ici
Et maintenant dis-moi, pour toi, faut-il voyager pour être heureux ?
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