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Allons au delà de nos obstacles !

Le 29 octobre 2017 au soir, je revenais de Bruxelles où j'ai passé le week-end. J'ai participé au FALA (Forum des Auteurs et Littératures Afro), réunissant divers auteurs africains. Plusieurs panels ont eu lieu  sur le thème de la décolonisation par le livre. L'un de ces débats portait sur la place des états africains dans le blocage ou le soutien d'actions citoyennes en faveur du développement de leurs pays.

 

Certain.e.s auteur.e.s affirmaient que les états africains ne mettaient pas assez de moyens pour encourager les initiatives de leur peuple en faveur de leurs pays. Ils affirmaient que cette inaction était parfois volontaire pour limiter ces initiatives. D'autres auteurs confirmaient ce constat. Pour autant, ils insistaient sur la nécessité pour le peuple africain, d'aller au delà de ce que les états pouvaient leur promettre ou non. Ils préconisaient d'utiliser leurs propres capacités et ressources, lorsqu'ils/elles en ont, pour promouvoir et mettre en place leurs propres actions.

 

Si j'applique cette analyse à mon vécu personnel bien que différent, je suis née et j'ai vécu en France. J'ai étudié, assimilé et appris selon un paradigme occidental. Lorsque je me suis rendue compte que l'éducation nationale française ne me donnait pas une vision réaliste de mon histoire et de ma culture d'origine, j'aurais pu user de mon énergie à dénoncer ce système : écrire des courriers aux rectorat, au ministère de l'éducation nationale...J'ai choisi d'utiliser des moyens alternatifs pour m'enrichir davantage sur ma culture d'origine. J'ai décidé de m'intéresser à la littérature africaine, au cinéma africain, aux projections et évènements afin de m'enrichir, de voyager. Ce blog est l'illustration de mon choix. Un choix que beaucoup d'afro-descendant.es et d'africain.es ont fait, par diverses actions alternatives.

 

En Afrique, la plupart des chefs d'états n'agissent pas en faveur des intérêts réels du peuple mais des leurs. Ils agissent souvent sous le joug de l'oligarchie occidentale. Il est important de dénoncer cela, mais heureusement qu'il y a des africains qui mènent des actions en parallèle et qui ne se laissent pas découragés et pris dans une fatalité qui pourrait nuire à une avancée des réflexions, des actions,...

 

Nous avons toutes et tous un poids ainsi que des responsabilités dans nos sociétés. Nous devons en avoir conscience.

 

Tout cela pour dire que je n'attendrai pas que l'Etat règle mon problème dont il est conscient, mais dont il a délibérément choisi de délaisser. Surtout si ce problème est source de rentabilité pour lui. Il est important de dénoncer l'inaction des états africains mais l'essentiel, c'est de ne pas se contenter de dénoncer au risque de stagner. Lorsque quelqu'un nous enferme dans un cadre bien précis, on ne va pas lui demander indéfiniment de l'élargir ou de le modifier, surtout s'il est dans l'intérêt de cette personne que l'on y reste bien enfermé. On va aussi trouver nos propres moyens d'en sortir, de l'élargir et de le modifier. Ca mettra plus de temps, ça sera plus dur, plus long, mais on avancera petit-à-petit. C'est selon moi une optimisation du temps plutôt que de stagner en attendant et suppliant désespérément que la personne nous fasse sortir de ce cadre.

 

Avancer par des moyens alternatifs et dit de "niches" sont aussi des façons de faire évoluer les consciences des plus jeunes. Des jeunes qui plus tard, ( nous espérons ) auront une vision du futur différente du cadre, car certains en seront sortis et aurons montré d'autres voies. La psychologie positive nous apprend à avancer à partir de ce qui fonctionne plutôt que de passer trop de temps à essayer de régler ce qui ne fonctionne pas. Je privilégie la concentration et le temps sur ce que nous avons fait et ce que nous pouvons faire de bien pour avancer. C'est la façon dont je veux voir la vie et ce dans toutes les actions que je mène au quotidien. M'enrichir de tout ce qui se fait de bon pour avancer malgré nos difficultés.

 

A.S.

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