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Comprenons et réfléchissons la représentation des afrodescendant-es dans les médias classiques/généralistes en France

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Il y a plusieurs années, j'avais un discours bien précis sur la représentation des afrodescendant-es dans les médias. Un discours que je me contentais de confirmer à chaque fois que le paysage médiatique me le permettait :

 

"Jamais de noir-es à la télé !", " Au cinéma, les seul-es que tu trouves ont des rôles de délinquants, d'esclaves, de clowns ou de victimes !", "Parmi ceux qui réussissent à travers des angles moins clichés, tu les comptes sur les bouts des doigts", "Des réalisateurs et des producteurs noir-es ? On va se contenter d'obtenir des rôles moins clichés et après on verra !", "Les publicités ? A part Banania et les campagnes contre le sida on nous voit où ?", "Dans les journaux et magazines, on les compte aussi".

 

Ce discours me suffisait pendant longtemps. De toute façon, j'avais toujours un moyen de le prouver, au fond c'était un réel constat. Cependant, je ne cherchais pas forcément à aller plus loin, à comprendre pourquoi ou quelles en étaient les causes ? Je me contentais de confirmer passivement chaque année ce fameux constat...Pour combler le manque d'identification à mes semblables dans le paysage médiatique français, je me suis totalement tournée vers les médias afro-américains notamment les films...Au-delà du clown, de la victime et du délinquant, je pouvais également percevoir une autre image de mes semblables à laquelle je pouvais aussi m'identifier. J'y voyais des femmes et des hommes plein-es de confiance et d'estime, ambitieux, tant au niveau professionnel que personnel.

 

En écrivant ceci, je me souviens du documentaire Miss representation parut en 2011 et évoquant la place des médias dans la sous-représentation des femmes à des postes d'influence aux Etats-Unis. Une femme avait affirmé : "You can't be what you did not see", en français : "Tu ne peux pas être ce que tu ne vois pas". Je me tournais vers les films afro-américains parce qu'ils me permettaient de voir une autre perspective de l'afrodescendant-e. Je pouvais "oser" espérer être ce que je ne voyais pas dans les médias français. Un-e acteur/actrice noir-e jouant un rôle de médecin, de haut cadre ou d'entrepreneur/entrepreneuse était possible. Je pouvais espérer être un jour ce médecin, ce haut cadre ou cette entrepreneuse. C'est à ce moment que j'ai compris à quel point les médias pouvaient influencer nos rêves, nos ambitions, nos projets de vies...Il est difficile de s'identifier à des exemples, des figures que nous ne voyons pas. Si dans les médias nous ne voyons que des noir-es délinquants, voyous et clowns ou bien tout simplement inexistant-es dans certaines fonctions et activités de la vie courante, comment envisager l'entrepreneuriat, la médecine, la chimie ou encore le journalisme au niveau professionnel ? Comment assumer notre beauté noire, nos origines ? Comment se sentir  réellement partie intégrante d’une réalité à laquelle nous participons tous les jours ? Comment, si nous ne les voyons pas ou seulement de façon dégradante ? Aujourd’hui, affirmer que nous ne voyons pas d’afro-descendant-es dans les médias français serait un leurre. Depuis une dizaine d'années, j'ai tout de même perçu une évolution. Pour autant, j’aurais l’occasion d’y revenir afin d’évoquer « ces exceptions » afro-descendantes que l'on perçoit dans les médias.

Les médias classiques et généralistes disposent d'un POUVOIR majeur : propager et influencer un mode de vie, un mode de pensée, une vision spécifique de la société. A travers les publicités, les films, les dessins animés, les journaux télévisés et émissions, si nous croyons naïvement avoir la main mise sur ce que nous regardons (notamment à la télé) et ce car nous avons un choix incommensurable de chaînes et détenons la fameuse télécommande, il n'en est rien, bien au contraire. Il n’y a aucune communication ou non-communication au hasard. La manière dont l'on communique sur les différentes campagnes électorales, lorsque l'on nous diffuse une publicité à priori anodine de glace où la femme met en avant son sex-appeal au profit d'un homme, lorsque l'on met en avant un ratio beaucoup plus élevé d'afrodescendant-e-s humoristes et footballers que de journalistes par exemple, lorsque pendant plusieurs années, la coupe Afro a toujours été mise en avant comme un déguisement, que noir et beauté nous ont toujours semblé incompatibles au profit du tandem blanc et clair, que dans les dessins animés nous retrouvons déjà ces clichés autour de l'homme et de la femme ; lorsque nous avons parfois l'impression que les médias ne montrent pas nos réalités bien que nous en faisons partie, qu'ils ne sont pas en accord avec ce pourquoi nous nous battons, lorsque tout simplement nous nous rendons compte que les médias propagent des idéaux illusoires en contradiction avec ce que nous vivons au quotidien, nous comprenons que rien n'est ANODIN dans ce système.

 

Pour autant, lorsque nous prenons conscience du fait que ce n'est pas parce que nous ne voyons pas assez de médecins, entrepreneurs ou de cadre-s afrodescendant-es dans les médias qu'ils n'existent pas ou qu'ils n'ont pas existé, nous limitons l'influence des médias classiques sur nous-même. Et puis au-delà du haut cadre, du médecin ou de l'entrepreneur, combien de familles de classe moyenne dont les métiers ne sont pas si prestigieux, remettent tous les jours en question ces clichés que l'on grossit ?! Combien de familles noir-es ont davantage renforcé les capacités de résiliences de leurs enfants noir-es afin que les obstacles (propagés en grande partie par les médias classiques) ne minent pas leurs ambitions, leurs rêves?!

A travers cet article, je vais évoquer les raisons pour lesquelles je pense que les MEDIAS peuvent parfois inconsciemment influencer nos projets de vies. Pour autant, je souhaite surtout expliquer pourquoi il ne s'agit selon moi pas d'une fatalité à partir du moment où nous prenons de la distance avec ces médias généralistes et que nous avons conscience de leur pouvoir d'influence. En effet, nous sommes nombreux-ses à avoir réussi à nous en détacher en confrontant ces clichés à la réalité : "Les noir-e-s ne sont pas tous comme ces clichés que l'on voit dans les médias". De plus, certains sont allés plus loin en créant des médias afrodescendants concernant diverses thématiques, afin de combler ce manque d'informations et de déconstruire les croyances parfois dégradantes sur les noir-es que l'on a souvent et que l'on peut toujours parfois rencontrer dans ces médias classiques.

Les tenants du système médiatique en majorité blancs, perpétuent leurs croyances sur les afrodescendant-es

Selon moi, les tenants du système médiatique français perpétuent leurs croyances sans forcément les remettre en question. Parmi eux, les afrodescendant-es sont peu nombreux, peut-être pas assez afin d'endiguer la propagation des croyances limitantes sur les noir-es. Et si la majorité des tenants du système médiatique sont blancs, à moins que ces derniers aient eu des expériences et un vécu professionnel ou personnel qui remettront en cause leurs croyances dégradantes inconscientes ou conscientes vis-à-vis des noir-es, pourquoi chercheront ils à les remettre en question ?! Alors concrètement on retrouvera ces croyances dans les scenarios ou les rôles attribués aux afrodescendante-s. On le retrouvera dans les publicités par la mise en avant des afrodescendante-s sur des éléments bien particuliers renforçant les clichés ou encore dans le discours valorisant un type de beauté spécifique. Lors d'un évènement auquel j'ai participé portant sur la revue Révolution culturelle du magazine D'ici ou D'ailleurs, Aurore GORIUS, journaliste française, évoquait les résultats de son enquête réalisée avec Anne-Noémie DORION. Cette enquête portait sur la nouvelle aristocratie française, les fils et filles de, parut en 2015. Aurore GORIUS mettait en avant une institution rigide où la création d'un entre soi culturel laissait peu de place à l'innovation et la perturbation culturelle pour la faire évoluer. Ces constats, nous les retrouvons dans le manque de diversité du système médiatique français classique.

 

Ainsi, toujours dans le reportage Miss representation cité plus haut , il était expliqué qu'aux Etats-Unis, seulement 3 % des femmes en 2011 occupaient des postes d'influence dans les médias. Une femme expliquait que ces chiffres signifiaient alors que 97 % de ce que les femmes savaient d'elles-mêmes, de leur pays et du monde à travers les médias, provenait d'une perspective masculine. En France, je ne peux pas donner de statistiques précises en lien avec les afrodescendant-es. Pour autant, il n'est pas inintéressant de faire le parallèle. En effet, ces derniers occupant des postes d'influence dans les médias français étant minoritaires, il ne serait pas faux d’affirmer que la majorité des informations, de la vision que nous avons de nous-même en tant que noir-es si nous observons les MEDIAS classiques, provient majoritairement d'une perspective non-noire, perspective traînant le plus souvent les séquelles inconscientes de la position de supériorité occidentale d'antan. D'où les complexes que nous afrodescendant-es pouvons parfois intérioriser.

      

Dans un système de médias où les croyances se perpétuent, il nous faut trouver les figures auxquelles nous identifier. Nous en observons quelques-unes dans les médias classiques. Ce sont ces exemples "exceptionnels" qui permettraient d'endiguer les clichés.

 

Les exemples "exceptionnels" qui confirmeraient la règle

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Omar Sy, Harry Roselmack, Aïssa Maïga,
Ce sont des exemples d'afrodescendant-e dont nous avons entendu parler pendant plusieurs années dans les médias classiques. Aujourd'hui, il y en a un
peu plus ( Issa Doumbia, Hapsatou Sy, Rokhaya Diallo, Ahmed Sylla,...). Ces personnalités démontreraient la diversification du paysage médiatique français. Pour autant, la représentation des afrodescendant-es dans le système médiatique classique a-t-elle évolué de fond en comble ? Les clichés sont-ils remis en cause ? Personnellement, je pense que ces figures exceptionnelles dont nous pouvons certes nous féliciter ne permettent pas pour autant d'affirmer que la représentation médiatique de l'afrodescendant-e est dénuée de clichés et encore moins qu'il est aussi facile pour une personne noire de réussir dans ce milieu par rapport à une personne blanche. D'ailleurs, si nous sommes aussi fières de retrouver nos semblables à la télé, au cinéma,..., c'est que la norme telle qu'elle a été créée dans le système médiatique français ne le permet initialement pas ou dans une moindre mesure. 

Je vais citer une phrase d'Harry Roselmack lors de son interview pour Télé OBS concernant la diversité à la télé : "Il était illusoire de penser que tout allait bouger d'un coup parce qu'on avait nommé un Noir à la tête du 20 heures de TF1 !" en évoquant son arrivée en 2006 en tant que présentateur du JT. Pour autant, il salut une évolution de la diversité à la télé même s'il la qualifie de trop lente. "Ces changements sont lents, trop lents sans doute. Ils prennent du temps mais ils s'opèrent de façon régulière et continue." Celui-ci évoque son étonnement lorsque deux femmes réalisatrices afro-descendantes : Maïmouna Doucouré et Alice Diop ont gagné le César du meilleur court métrage en 2017. Pour ma part, il s'agit d'une grande fierté d'apercevoir de plus en plus de nos semblables, surtout à des fonctions où ils/elles ont la possibilité de ne pas reproduire les croyances dégradantes (dans les rôles attribués par exemple). J'aurais en effet l'occasion d'évoquer cette évolution qui a selon moi connue une accélération avec l'arrivée des nouvelles formes de médias et les réseaux sociaux. Nous avons tout de même tendance à nous référer à une poignée d'afrodescendant-es dans les médias. Il ne faudrait pas que ces personnalités soient considérées comme des « exceptions ».

Et au-delà des "exceptions", où sont les autres ?

Selon moi, l'effet pervers et paradoxal de la médiatisation de quelques personnalités afrodescendantes comme des "exceptions" dans les médias, c'est de penser qu'ils/elles sont les seul-es et donc qu'on les exclut de la norme. Ce que je veux dire par là c'est que j'ai parfois l'impression que les afrodescendant-es doivent se contenter d'exceptions au risque de ne pas prendre conscience des afrodescendant-es qui travaillent aussi dans l'ombre. Pour revenir à l'exemple d’Harry Roselmack positionné en tête du JT de TF1, on a pensé pouvoir régler le problème de la diversité en positionnant un noir à la télé. Le système médiatique classique ne doit selon moi pas se limiter à réaliser de la diversité que j'appelle « diversité marketing ». C'est-à-dire, se contenter de favoriser la mise en avant de quelques afrodescendant-es pour démontrer la diversification du système médiatique, mais tout en limitant le cercle de réussite de ces derniers et en véhiculant les clichés les concernant. Selon moi, il y a un double discours qui est véhiculé. Tout d'abord : "Vous voyez, des noir-es peuvent réussir ! Omar Sy et Aïssa Maïga en sont de bons exemples". En parallèle, il y a cette idée que : "Oui, vous pouvez réussir en tant qu'afrodescendant-e, mais bon, ne croyez pas que c'est la fête à la maison non plus." On surferait sur ce double discours qui n'est évidemment pas relayé comme tel mais que pour ma part, je perçois parfois de cette façon. Ce qui a renforcé ma vision dualiste du système médiatique classique français, c'est aussi ma lecture de la revue Révolution culturelle D’ici ou D’ailleurs et ma participation au débat que j'ai évoqué précedemment. Lors de ce débat, de nombreux artistes issu-es de la diversité (sculpteurs, acteurs, écrivains, représentants médiatiques, réalisateurs) étaient présents et ont témoigné de leur parcours.

 

C'est en les écoutant que je me suis posée la question de ce double discours. En effet, nous ne voyons pas assez d’afrodescendant-es dans ces médias comparés à ce que nous pouvons en découvrir dans l'ombre et qui malgré le manque de visibilité se donnent les moyens d'avancer dans le milieu du cinéma, dans la littérature, l'art, le journalisme,…Ils existent et remettent en question les croyances inconscientes propagées à travers ces médias. Ils existent et avancent comme ils le peuvent lorsqu'ils se retrouvent bloqués par les tenants du système médiatique que ce soit au niveau financier, de la communication ou de la distribution.

Je trouvais essentiel de mettre en avant ce qui selon moi dicte une poignée d'individus dans la perpétuation d'un système de croyances au détriment des afrodescendant-es. Cependant, il est primordial de ne pas nous retrouver dans une attitude de fatalité. Et oui ! Depuis quelques années, nous pouvons bel et bien parler d'une révolution médiatique afrodescendante.

La révolution médiatique est en marche

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Entre 2006 et 2017, le système médiatique et son utilisation en France ont beaucoup évolué. Avec le développement de plus en plus élevé des technologies d'informations et de communication, les moyens d'accès et de transmission de l'information ont complètement changé la vision du média. Au-delà de la télévision, des journaux et tous les autres médias classiques, nous avons vu naître de nouvelles formes de médias, sociaux notamment. Facebook par exemple, initialement utilisé comme un réseau d'échange et de socialisation est utilisé comme un média d'information à part entière. Il est utilisé par de nombreuses entreprises, par les hommes et femmes politiques, par nous particuliers.

 

En dehors de Facebook, d'autres moyens sont utilisés par les afrodescendant-es notamment : blogs, sites internet, forums spécialisés et ce dans diverses thématiques afrodescendantes telles que : la beauté, la politique, l'histoire, la littérature, la mode ou encore la gastronomie. Ce sont des sujets qui ne sont pas assez voire pas du tout traités dans les médias classiques. Si cela avait été le cas, la floraison de médias alternatifs n'aurait pas été aussi élevée. Cela me fait penser à la phrase de Patrica ESSONG, chanteuse Camerounaise présente au colloque "Afrique, France et Diversité" auquel j'ai participé en décembre 2016. Elle affirmait : "La diversité doit se prendre en charge elle-même". C'est exactement ce que certain-es afrodescendant-es ont fait à travers ces médias afros alternatifs.

Ces derniers permettent aux afrodescendant-es de France de trouver et de découvrir diverses références les concernant sans obligatoirement se référer aux afro-américain-es. Bien que nous avons beaucoup à apprendre des figures afro-américaines ayant porté le mouvement des droits civiques et la lutte pour les noir-es ainsi que de leur système médiatique valorisant les noir-es, il convient pour ma part de rappeler que les vécus et problématiques des afro-américain-es ne sont pas identiques à ceux des afro-descendant-es en France. Il est essentiel pour nous de trouver des références au plus proche de nos réalités.

Aujourd'hui en 2017, je pense que les nouvelles formes de médias ont complètement redéfinies les possibilités de visibilité des afrodescendant-es en France. Le média classique nous livrait une image d'une société illusoire et calquée de croyances. Les nouvelles formes de médias sont pour la plupart crééés par des particuliers qui ne sont pas forcément journalistes mais qui au moyen de leur vécu, de leur parcours professionnel ou personnel, mettent en place un blog, un site, une page Facebook, afin d'évoquer, approfondir ou tout simplement faire découvrir une réalité qui n'existait pas forcément ou du moins pas assez. Plusieurs fondateurs/fondatrices de ce type de médias l'ont affirmé lors d'un débat très récent auquel j'ai participé, organisé par les animatrices du blog l'Afro, (blog spécialisé dans le partage d'informations et la création d'espaces de discussion ). Ce débat portait sur les origines, la fonction des médias afrodescendants et la limite de leur professionnalisation. Les différent-es fondateurs/fondatrices de blogs, sites internets,...(Afrosomething, Documentaires Afro, Black beauty bag, NOFI,...), expliquaient leur existence pour combler à un manque d'identification à leurs semblables et/ou d'accès à certaines informations concernant les afrodescendant-es dans les médias classiques.

J'ai aussi l'impression que ces nouvelles formes de médias ont également permit d'accélérer l'évolution du système médiatique classique. En effet, au fil des années nous avons retrouvé quelques afrodescendant-es qui ont fait le buzz sur Internet et que nous retrouvons maintenant dans des émissions de télévision. Par exemple, MHD, ce jeune rappeur de vingt trois ans d'origine Guinéenne et Sénégalaise est un exemple récent. Il s'est d'abord fait connaître via Youtube en 2015 avant de maintenant passer dans divers médias classiques. Nous pouvons également évoquer les déclinaisons des différents journaux telles que : Le monde Afrique ou France 24 Afrique qui ont le mérite d'exister et de propager des informations. L'angle ne sera pas totalement dénué de toutes croyances car il s'agit bien de "déclinaisons" de médias classiques. Aussi, nous apercevons de plus en plus d'afrodescendant-es dans les publicités à la télé ainsi que dans les affiches des espaces publics et ce sur des sujets un peu plus dénués de clichés. Je dois aussi évoquer la nomination récente de Maria BORGES, mannequin Angolais qui est devenue égérie de L'Oréal Paris cette année. La communication sur des événements afrodescendant-es est aussi de plus en plus élevée. 

Par ailleurs, avec un nombre de plus en plus élevé de médias afro, j’entends également de plus en plus parler d'un risque de communautarisme.

Média afro et communautarisme ?

Je l'ai évoqué plusieurs fois déjà, les nouveaux médias afrodescendant-es se multiplient. Nous entendons d'ailleurs de plus en plus parler du risque de communautarisme. Selon le site de l'Internaute, une communauté est : "un groupe de personnes vivant ensemble et/ou ayant des intérêts communs». Toujours selon ce site, le communautarisme est une : "Tendance à privilégier la place des communautés dans l'organisation sociale". La multiplication de médias afro-descendant-es est assimilée au communautarisme par ceux qui y trouvent des réticences ou qui sont sceptiques. Les animatrices du blog l'Afro, n'ont pas échappées à la question. Interrogées sur le plateau de France 24, elles ont expliqué en quoi leur blog n'était pas communautariste.

Comme je l'évoquais précédemment, si la sous-représentation de la diversité n'avait pas été aussi élevée dans les médias classiques, des médias alternatifs n'auraient sans doute pas vu le jour. Et puis c'est sans doute de cette façon que les médias classiques peuvent aussi PRENDRE CONSCIENCE du manque de diversité et REFLECHIR leur propre système de CROYANCES.

Il s’agit selon moi d’une remarque assez paradoxale des personnes réticentes à ce type de médias car si la communauté afrodescendante ne se reconnait pas dans un paysage médiatique CENSE relayé la réalité de la société alors que celle-ci en fait partie, peut-elle évoquer un COMMUNAUTARISME BLANC ?

Lorsque cette communauté vient combler les lacunes du système médiatique classique en créant des moyens d'identification pour elle-même, peut-elle être accusée de favoriser le COMMUNAUTARISME NOIR ?

Il me semble y avoir l'idée de deux poids et deux mesures...Que pensez-vous de cela ?

J'ai compris au final que la représentation des afrodescendant-es s'inscrit dans un système médiatique complexe qu'il convient de comprendre afin de prendre du recul et de ne pas confirmer les croyances des tenants du système médiatique.

A.S

 

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